Genre: Franco / Drama / Documentary
Réalisateur: Anne Claire Poirier
Distribution: Julie Vincent, Germain
Houde, Monique Miller, Micheline Lanctôt
Running time: 96 minutes
À mi-chemin entre l’œuvre de fiction
et le documentaire, Mourir à tue-tête est en fait un manifeste féministe sur le
viol. Une réalisatrice et une monteuse travaillent à un film sur le viol et s’interrogent
sur ce sujet controversé. Les scènes de leur film sont entrecoupés de leurs
discussion, d’images d’archives montrant les diverses façons dont les hommes
ont violé des femmes dans l’histoire de l’humanité et d’une portion où divers personnages
féminins de différentes couches de la société tenter d’expliquer leur vision du
viol à un juge mâle très peu ouvert d’esprit.
Le film auquel travaillent la
réalisatrice et sa monteuse raconte l’histoire de Suzanne, une infirmière
sortant de son quart de travail tard le soir. Elle est accostée par un homme
qui la traîne de force dans la partie arrière de son camion pour la violer. La
scène du viol, tourné à partir du point de vue de la victime, est d’une dureté
incroyable, autant dans la parole que dans le geste. Le cauchemar de Suzanne s’éternise
et nous en venons à nous sentir comme si nous étions dans ses souliers. Germain
Houde est convaincant au point d’en être déconcertant dans le rôle du violeur. La
haine et le mépris que son personnage éprouve pour les femmes transpirent de
tous les pores de sa peau. La réalisatrice a fait du bon travail en montrant ce
qui devait l’être avec honnêteté sans tomber dans l’exploitation de la nudité.
Comme toute œuvre féministe, ce film
d’Anne Claire Poirier manque grandement de nuances. En voyant ce film, on
pourrait croire que tous les hommes sont des violeurs potentiels et qu’il n’y a
jamais eu de femmes violeuses et de gars violés. Nous savons tous que, même si
les proportions sont moindres, ces derniers phénomènes existent bel et bien.
Cela étant dit, comme tout bon
documentaire, ce film de 1979 avait un message à passer et voulait donner une
voix aux femmes. Il est encore d’actualité, malgré les préjugés véhiculés, et
il serait encore apte à alimenter les discussions. En ce sens, Mourir à
tue-tête demeure une œuvre à voir.
Note: «««
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